D'énormes moyens militaires et des dizaines d'équipes de secouristes ont été dépêchés des quatre coins du globe pour venir en aide aux victimes du séisme. Principal défi désormais : coordonner au mieux les secours.
Les capitales du monde entier répondent à la détresse d'Haïti. D'énormes moyens militaires et des dizaines d'équipes de secouristes convergent vers l'île mise à genoux par le séisme de mardi. Se pose désormais la question de la coordination des secours dans un pays où les hôpitaux, les autorités, l'ONU et les ONG présentes sur place ont été durement frappés par le tremblement de terre et peinent à faire face à la situation.
La Croix-Rouge américaine a ainsi annoncé que sa branche haïtienne est à court de fournitures médicales. Scénario similaire pour Médecins sans frontières. Quant à la mission de l'ONU en Haïti (Minustah), elle a payé un lourd tribut à la catastrophe. Au moins 36 de ses employés (militaires et civils) ont été tués dans l'effondrement de ses bâtiments et environ 200 autres sont portés disparus. Ces pertes font planer le doute sur la capacité de la Minustah à assurer la sécurité des secouristes à Haïti, où les gangs criminels sont très actifs. Le chaos fait craindre une augmentation de la violence et des pillages. Des incidents sont déjà signalés dans la capitale, notamment dans les ruines des supermarchés.
Les secours vont aussi avoir à gérer, comme au moment du tsunami en Asie du sud-est, un puissant afflux humanitaire. En 2004, la venue incontrôlée de milliers de secouristes avait accru la confusion ambiante. Afin de coordonner au mieux les efforts humanitaires, l'ONU va envoyer une équipe ad hoc sur place, qui répartira les secours par nationalité sur les chantiers. Elle sera dirigée par le sous-secrétaire général aux opérations de paix de l'ONU, le Guatemaltèque Edmond Mulet.
• Les Etats-Unis organisent une opération militaire d'envergure
Barack Obama a promis une action «rapide, coordonnée et énergique» et a débloqué une aide immédiate de 100 millions de dollars. Les premières équipes américaines sont arrivées sur le terrain dès mercredi après-midi et deux avions cargo remplis d'aide ont atterri jeudi. Deux bâtiments des garde-côtes sont arrivés dans la baie de Port-au-Prince. Un porte-avions nucléaire, transportant des hélicoptères, y était attendu jeudi et Washington réfléchit à l'envoi d'un navire-hôpital. Enfin, le navire amphibie des Marines doté d'unités de soins, le Bataan, devrait partir, avec 2.000 hommes à bord, dès que possible. Ces soldats pourraient être amenés, si nécessaire, à assurer la sécurité et aider la mission de l'ONU sur place.
• Mobilisation des pays du continent américain
Le Mexique dépêche trois avions et un navire-hôpital avec 70 tonnes de vivres et une centaine de sauveteurs, médecins et techniciens. Le Venezuela offre cinquante sauveteurs, des vivres et des médicaments. Le Brésil expédie 28 tonnes d'aliments et d'eau potable. Le Chili va envoyer 15 tonnes d'aide, du personnel médical et une équipe de sauveteurs, la Colombie et la République dominicaine une équipe de secouristes spécialisés, Cuba une aide médicale d'urgence. Le Canada envoie deux bâtiments militaires, des hélicoptères et des avions gros porteurs. Ottawa se dit prêt à rassembler 97 millions de dollars d'aide.
• La France envoie 400 membres de la Sécurité civile
Paris a dépêché d'Istres un Airbus A310 avec à bord une soixantaine de membres de la Sécurité civile. Trois avions de transport militaire emportant une cinquantaine de personnes et du 12 tonnes de matériel humanitaire sont arrivés de Martinique. Le dispositif va être complété avec l'envoi d'un hôpital de campagne, d'une soixantaine d'infirmiers, de 400 membres de la Sécurité civile et deux navires militaires, qui apporteront des équipements de terrassement et des hélicoptères Puma.
• Des experts de toute l'Europe
La Grande-Bretagne, qui va donner 6.9 millions d'euros, a prévu l'envoi d'experts, la protection civile italienne celui d'une équipe de secours, l'Espagne celui de quatre avions avec des équipes et du matériel de secours et Bruxelles celui d'un avion avec une soixantaine de sauveteurs est parti mercredi soir. L'Union européenne a octroyé une première aide de 3 millions d'euros. Le ministère russe des Situations d'urgence devait dépêcher un avion Il-76 avec à son bord 20 médecins ainsi qu'un hôpital de campagne aéroporté.
• L'Asie apporte son expérience
Un appareil d'Air China transportant des sauveteurs, des médecins, des sismologues et 10 tonnes de nourriture et de médicaments a débarqué à Port-au-Prince. L'Indonésie, pays régulièrement touché par des catastrophes naturelles, va elle envoyer une équipe de 75 sauveteurs et soignants. Le Japon a débloqué 5 millions de dollars d'aide.
Du côté du Proche-Orient, la Jordanie, qui a perdu trois casques bleus dans la catastrophe, a envoyé un avion d'aide alimentaire et des médecins.
Le Brésil entretient des liens privilégiés avec Haïti, grâce à sa forte présence militaire sur l´île puisqu´il commande la Force de paix des Nations unies, la Minustah, avec quelque 1 200 hommes. Une présence civile également, avec plusieurs organisations humanitaires. Une figure emblématique du pays, Zilda Arns, est décédée sous les décombres d´une église. Médecin pédiatre, elle luttait depuis des années contre la mortalité infantile, et était ces jours-ci en mission humanitaire en Haïti.
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